Pendant près de deux décennies, j’ai fait le constat des limites du cloisonnement des disciplines entre elles. Pour le juriste, il est plus confortable de scinder la personne entre le juridique et le psychologique, au prix d’une gestion moins humaine de son dossier, seule la fiction probatoire intéressant légitimement le juge.
J’ai pu offrir tout au long de ma carrière, aux personnes abattues, victimes de conflits aigus, un accompagnement qui leur a permis de retrouver une place plus solide et surtout plus paisible, dans l’ensemble de leur vie.
Je propose d’écouter la situation de la personne pour faire un diagnostic de sa fragilité (danger ressenti) au regard de la situation rationnelle (danger réel).
Après avoir travaillé avec elle sur sa place objective dans le conflit et ses ressources pour y faire face, elle devient disponible pour agir seule.
De manière plus technique, il s’agit d’utiliser le concept du triangle dramatique, dans un accompagnement qui ne relève normalement pas de la compétence :
Pourtant, dans nos pratiques, nous avons tous été touchés par l’impuissance d’être exposés à des personnes épuisées face à un ressenti de harcèlement moral ou physique, vécu dans le secret de la maison ou au travail.
Or, ce ressenti victimaire peut être désamorcé par un travail progressif sur les trois aspects du triangle dramatique de Karpman, en lien avec la communication non violente. Ces concepts combinés permettent à la personne d’accéder à un meilleur positionnement personnel dans le conflit pour sortir du rapport de dominant/dominé.